Prendre soin de ses plantes avec la lutte biologique

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lutte biologique

Qu’il s’agisse de culture domestique, de potager, de serre ou d’agriculture à grande échelle, vos plantes subissent souvent des attaques des insectes ravageurs et d’autres maladies. En face de ces attaques, vos plantes risquent de connaître un souci de croissance et même vos récoltes risquent d’être mise à mal. Pour éviter ou soigner des dommages causés par des parasites vous avez le choix entre deux solutions : la méthode chimique ou la méthode biologique. La méthode biologique est la plus conseillée, elle consiste à l’usage de substances biologiques pour venir à bout d’insectes ravageurs. Découvrez dans cet article comment vous pouvez prendre soin de vos plantes grâce à la lutte biologique.

Qu’est ce que la lutte biologique ?

Dans le domaine de l’agriculture, la lutte biologique est l’utilisation d’organismes vivants pour prévenir ou lutter contre l’invasion des insectes ravageurs des plantes. Le but principal de la lutte biologique n’est pas d’éliminer en totalité les insectes ravageurs. Il s’agit plutôt de trouver les moyens de créer une interaction entre différentes espèces vivantes dans un même environnement.  De manière pratique, il est question de réguler la population de différentes espèces vivant dans un même environnement de manière à ce qu’elle soit maintenues en dessous d’un seuil qu’on peut considérer comme acceptable. Avec la méthode biologique après son application, il vous sera toujours possible de trouver quelques insectes sur le site. Cette méthode consiste à l’utilisation de prédateurs tels que les nématodes, les arthropodes, les mollusques, les parasitoïdes, ainsi que d’autres agents pathogènes tels que les bactéries, les virus.  La mission principale de la lutte biologique est de remplacer en partie ou en totalité l’usage des pesticides. Il ne faudrait surtout pas confondre la lutte biologique à l’agriculture organique ou biologique. Une agriculture biologique ou organique demande quant à elle une production exempte d’intrants chimiques. Pour cette culture, on ne fait appel ni aux engrais, ni aux pesticides, encore moins aux antibiotiques. Par contre, la lutte biologique peut intégrer un programme de culture organique.  La lutte biologique n’est donc pas l’assurance d’une production agricole naturelle, mais l’assurance d’une production moins polluante. Selon les modalités d’utilisation, on distingue trois principaux types de lutte biologique : la lutte classique, la lutte par inondation et la lutte par conservation. La lutte biologique classique consiste à introduire dans le potager, la serre, une nouvelle espèce dans le but de contrôler la densité d’un insecte ravageur. Très souvent, cette méthode vise à limiter les populations d’un ravageur exotique en introduisant un prédateur naturel provenant de la zone de distribution originale de ce ravageur. Toutefois, on peut également essayer de transférer un prédateur naturel exotique sur un ravageur indigène. Les prédateurs naturels retenus comme auxiliaires sont ensuite évalués, testés contre des effets néfastes sur la population environnante. Puis, ils sont mis en quarantaine dans le but de s’assurer de leur efficacité.  Il s’agit avant tout de se rassurer qu’aucun organisme indésirable, tels que des hyperparasitoïdes, ne soit importé par la même occasion. Dans le cas où les tests réussissent, la production massive s’enclenche et les organismes sont par la suite relâchés. La lutte biologique par inondation consiste en l’augmentation des ennemis naturels dans un environnement. Ici, les quantités d’organismes relâchés dans le lieu de culture sont importantes.  Le but de cette pratique est de détruire immédiatement un insecte ravageur sans que l’établissement et la reproduction de l’ennemi naturel soient touchés. Comme exemple, nous avons l’utilisation des bactéries pathogènes aux insectes. Nous avons aussi les trichogrammes pour lutter contre les lépidoptères ravageurs, en plus spécifiquement contre la pyrale du maïs.  Après leur évaluation et les différents tests, les trichogrammes sont produits en grande quantité, puis sont lâchés dans les environnements infectés. On évalue la population lâchée à environ 300 000 à 600 000 insectes par hectare pour lutter contre l’invasion d’insectes sur un espace de grande échelle. Seulement, cette méthode par inondation présente de nombreux défis :

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  •  Le coût élevé de la production en masse des organismes;
  •    Les difficultés liées au transport des organismes du lieu de production au lieu d’intervention;
  •    L’incertitude quant au délai d’impact sur les plantes et sur les autres espèces vivant dans les environs.

La lutte biologique par conservation des auxiliaires autochtones quant à elle vise à faciliter leur propagation. Cette méthode a connu de nombreuses évolutions moléculaires faites dans le but de modéliser des environnements et de faciliter des interactions entre différents organismes vivants. Cette solution permet de mieux comprendre et gérer l’évolution des populations d’auxiliaires dans un espace précis.  L’utilisation de ces méthodes de lutte biologique présente de nombreux avantages :

  • Une grande autonomie et une importante mobilité des agents auxiliaires;
  • Les organismes utilisés ont une bonne capacité d’auto propagation sur l’espace infecté;
  • Les organismes utilisés sont sans risque pour la santé et aussi pour l’environnement.

Ces méthodes comportent des avantages, mais aussi des inconvénients. Ceux-ci sont liés au coût élevé de la production, aux difficultés de transport et de stockage. Le délai d’action des organismes utilisés demeure encore relatif.

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Comment utiliser la lutte biologique ?

Pour mettre en place la lutte biologique contre les ravageurs, il est important de préparer au préalable le sol de la culture. Il s’agit ici de l’étape la plus importante pour votre opération de culture. La réussite ou l’échec de vos semis et de vos plantations en découlera. Dans le cas de l’utilisation d’une méthode biologique, la présence d’un sol aéré va faciliter la relance de l’activité des organismes auxiliaires. Et dans le même temps, cette aération va faciliter l’absorption des éléments nutritifs du sol par les plantes. En effet, les éléments auxiliaires et les plantes ont besoin pour s’épanouir d’une terre bien soignée. Avant l’application d’une méthode de lutte biologique, il est nécessaire de bien connaître et de travailler son terrain. Ceci dans le but de réagir avec efficacité et dans de bref délai. Par ailleurs, l’arrosage doit se faire avec beaucoup de précaution car l’humidité sur le feuillage est une source de maladies pour les plantes. Dans le même temps, le choix des espèces se fera en fonction des caractéristiques du milieu. Il est question de choisir des plantes adaptées au sol et aux conditions climatiques. Certaines plantes ne s’adaptent pas à tout type de climat. Il est donc nécessaire de prendre le temps d’observer et de connaître les maladies ou ravageurs fréquents dans son environnement pour pouvoir bien choisir. En outre, pour l’application d’une méthode biologique, l’utilisation des espèces végétales variées sera d’une grande aide pour les plantes. Il est de ce fait important de le prendre en compte lors de l’achat de vos semences ou de nouvelles plantes. Ceci permet de favoriser la croissance et l’auto propagation d’insectes utiles. Certains auxiliaires se développeront plus rapidement mis à côté de certains végétaux. Aussi, en cas d’attaque d’une plante, la présence d’autres espèces végétales à proximité peut constituer une « barrière » face au parasite ou autres maladies. Cette diversité va constituer une barrière vivante contre la propagation des organismes nuisibles.  Il est important de comprendre que l’application de la lutte biologique signifie également accepter de petits dégâts sur les plantes. Il est question de tolérer la présence de quelques insectes dans son potager pour que les auxiliaires puissent se maintenir en vie et se multiplier en cas d’une invasion grave de ravageurs.

Quel insecte utile préférer pour des larves de mouches ?

La larve de mouches est un petit ver blanc, gluant, sans patte, possédant seulement une paire de crochets qui lui permettent de se nourrir. Sa taille varie entre 4 mm et 1,2 cm. On la retrouve dans les maisons mais aussi dans des matières organiques en phase de décomposition, d’où sa présence dans vos potagers. Dans les maisons, la larve de mouches est le résultat de la ponte de mouches. Ces dernières pondent généralement dans des milieux humides, dans des matières en décomposition.  Intervenant dans le processus de décomposition, les larves de mouches peuvent être plus utiles que nuisibles. En effet, en digérant ces matières organiques, elles produisent des substances riches en minéraux que les plante peuvent utiliser pour se nourrir. Cependant, surtout dans les cas où les larves de mouches se retrouvent sans rien d’autre à ingurgiter, elles peuvent s’attaquer aux petites racines de vos plantes. Elles commenceront par celles qui ne sont plus en bon état et qui ont enclenché le processus de pourrissement. Sur les semis, elles peuvent avoir un effet encore plus grave. Les petits plants, n’étant pas encore assez robuste pour supporter l’assaut de ces petits insectes, finissent par tomber. En plus de cela, les mouches adultes peuvent porter avec elles des spores de champignons nuisibles, comme la fonte des semis. Dans le même temps, les petites blessures que ces mouches laissent peuvent servir de porte d’entrée pour la pourriture, ce qui pourrait nuire aux petites plantes déjà en difficulté. En clair, même si les larves de mouches ne sont pas toujours très nuisibles, c’est toujours une bonne initiative de les contrôler. Surtout, il faut agir dès que vous constatez leur présence dans votre jardin. La présence de larves de mouches dans votre jardin peut avoir conséquences sérieuses. Pour lutter contre les larves de mouches, la lutte biologique est très efficace. En effet, il existe de nombreux prédateurs de larves de mouches. Il existe dans le monde une centaine d’espèces qui parasitent ces larves. Parmi celles-ci, certaines sont utilisées comme auxiliaires en lutte biologique. Ces espèces présentent cette particularité qu’elles se multiplient rapidement et interagissent aisément avec les agents pathogènes. Pour lutter biologiquement contre les invasions de larves de mouches, vous avez de nombreux insectes qui en ont fait, leurs proies de prédilections. Le syrphe est une petite mouche semblable à une guêpe au corps doré. Elles dévorent les larves et les pucerons. Elles sont très voraces et peuvent dévorer entre 400 et 700 pucerons au cours de leur existence dix jours.  Les coccinelles, elles aussi, dévorent en grande quantité les insectes indésirables présents dans les jardins et potagers. Ces insectes sont des suceurs de sèves, de larves, des piqueurs d’insectes de petites tailles. Ils peuvent consommer jusqu’à soixante insectes par jour. Vous pouvez en trouver sur plusieurs sites de jardinage comme celui de www.biogrowi.fr. Par ailleurs, vous pouvez utiliser des prédateurs naturels comme des nématodes adaptés aux larves de mouches tel que le Steinernema feltia ou des acariens prédateurs tel que le Hypoaspis miles.Parmi tous ces insectes, la meilleure et la plus efficace est la bactérie, Bacillus thuringiensis israelensis. Cette bactérie est commercialisée sous le nom de Larvicide biologique Bti.  Le larvicide biologique Bti est composé d’une bactérie qui vit naturellement dans le sol. Elle est un prédateur avec pour proie spécifique les larves. Elle ne s’en prend qu’aux larves des insectes bien avant qu’elles n’atteignent la maturité et ne se transforment en adultes. Cette bactérie est utilisée pour contrôler les moustiques aussi bien que les larves de mouches. La bactérie est empaquetée sous plusieurs formes : poudre, granules, liquide, briquettes.  Pour l’application, vous devez mélanger le produit avec de l’eau et arroser les milieux infestés de larves de mouches.   Le larvicide biologique Bti est alors ingéré par la larve. Lorsqu’il arrive dans son intestin, des cristaux de toxines propres au Bti se dissolvent et détruisent les parois internes du tube digestif de l’animal. C’est ainsi que la larve meurt. En fonction de la réaction, le traitement peut être répété pendant 3 à 4 semaines. L’un des atouts de cette bactérie est quelle est facile à manipuler et n’est pas trop compliquée à produire en quantité industrielle. De plus, elle est sans danger pour l’homme et pour l’environnement. En somme, l’utilisation des produits chimiques, pesticides, engrais etc. sont devenus une réelle menace pour l’homme et pour son milieu de vie. Cette utilisation est désormais un défi environnemental et sanitaire majeur. La lutte biologique dans le secteur agricole propose des solutions naturelles qui pourraient permettre une interaction entre les espèces. Ce sont des aménagements qui pourraient aussi faciliter et augmenter la production d’aliments bio.  Cette approche biologique du traitement des plantes vise à diminuer l’usage d’intrants chimiques. Seulement, la méthode de lutte biologique reste plus couteuse et plus longue à appliquer que les méthodes usuelles classiques. Les avantages de la lutte biologique sont par contre multiples : les sols se trouvent moins pollués et les ravageurs peuvent être contrôlés ou éliminés.

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